Depuis le début du confinement, je n’ai pas écrit de nouveaux articles. Pourquoi ? j’étais comme tétanisée par la situation, incapable d’exprimer mes sentiments. Juste concentrée sur le quotidien : télétravailler, faire l’école à la maison, organiser des activités de loisirs les plus funs possibles, pour que les enfants ne ressentent pas trop le manque de leur vie d’avant.
Une ré-organisation de la garde des enfants…
Tout d’abord, afin de pouvoir continuer à travailler, j’ai dû modifier notre organisation habituelle. Nous avons transformé notre garde partagée (la semaine chez moi et un week-end sur deux chez leur papa) en une garde alternée temporaire (4 jours chez moi et 3 jours chez leur papa). Pour Tiloup, ça a l’air d’être plutôt positif. Il ne semble pas souffrir de la situation. Pour Pucette en revanche, qui vient d’avoir 6 ans, c’est beaucoup plus difficile à vivre. Elle réclame « sa vie d’avant » et donc la garde d’avant. Elle aime beaucoup son papa, mais elle ne veut pas aller chez lui, car cela bouscule trop ses habitudes. En fait, au fond, elle veut retrouver ses copines, sa maîtresse, son école, ses mercredis avec papi et mamie, son cours de danse… et la garde partagée. En bref, tout ce qui fait son quotidien habituellement.
J’ai tout essayé pour qu’elle se sente mieux… les appels en visio quand elle est chez son papa, mon parfum vaporisé sur son doudou, mon foulard glissé dans sa valise pour avoir l’odeur de maman. J’ai remis à jour avec elle notre calendrier de garde pour qu’elle sache exactement où elle va être et quand. Mais rien n’y fait : chaque départ de la maison provoque des crises de larmes… et des crises d’angoisse en anticipation. C’est sa manière de vivre cette situation inédite de confinement, et je me sens assez désemparée car je n’ai pas de solution.
… Une parenthèse pour maman
Est-ce que j’oserais vous avouer que moi, je trouve un peu de respiration dans cette situation ? Que les trois jours où les enfants sont chez leur papa, j’arrive à travailler, mais aussi à faire du sport, à prendre un peu de temps pour moi ? Juste une petite parenthèse de calme avant de retrouver les enfants, qui en cette période de confinement sont plus que jamais électriques et au bord de l’explosion. Quand on passe la journée ensemble, j’ai parfois l’impression d’être dans une cocotte-minute. Dans notre appartement avec micro balcon, la situation peut vite devenir explosive. Je ne me plains pas, car si petit soit notre extérieur, il a le mérite d’exister et les enfants s’y sentent bien. Ils passent une grande partie de la journée sur notre balcon: bac à sable, lecture, ou tout simplement regarder passer les rares piétons sur le trottoir. Nous avons décoré ce tout nouveau lieu de vie, pour le rendre moins gris et nous y sentir bien.
Se projeter sur « l’après-confinement »
Je suis partagée en ce qui concerne la date du 11 mai. D’un côté, j’ai envie de pouvoir à nouveau reprendre une vie normale. Et de l’autre, j’ai peur qu’il ne soit trop tôt et que ce déconfinement ne soit que temporaire si la situation empire à nouveau. Et puis c’est paradoxal, mais une partie de moi apprécie la situation actuelle : pour la première fois depuis 3 ans, je ne passe pas mon temps à courir de 6h00 à 22h00, à tout planifier en permanence. J’ai du temps pour moi et quand j’ai les enfants je suis 100% avec eux. Nous faisons plein d’activités et nous partageons des moments forts. Mais j’ai bien conscience que pour Pucette, voir ses copines en visio, c’est bien, mais ça ne remplace pas une partie de chat glacé dans la cour de l’école. Les histoires du soir racontées par papi par écran interposé, c’est sympa, mais ça ne remplace ni les câlins, ni les bisous. Et Tiloup réclame ses « copines » de la crèche.
Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir, mais afin de pouvoir nous projeter sur un « après », nous avons décidé de créer notre « calendrier de l’avant-déconfinement ». Tout en récup, sur le principe du calendrier de l’avent. Chaque jour une surprise jusqu’au 10 mai. Petits bonbons, chocolats, activités, livres… une manière de changer un peu notre quotidien. Et une belle activité à faire en famille !
Alors peut-être que le 11 mai, l’école ne reprendra pas, peut-être que Tiloup ne pourra pas retourner à la crèche, et moi au travail. Mais en attendant, nous, on a passé un très bon moment tous les trois à créer ce calendrier ! Je vous le conseille, si vous avez des vieux cartons à la maison, lancez-vous 🙂